Adoucir sa force. (Version française)

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Et si nous cessions d’être forts tout le temps ?



Assez forts pour être doux.

J’ai toujours admiré ces femmes qui portent le monde sur leurs épaules, un sac griffé dans une main et un café dans l’autre. Et ces hommes en chemise impeccable, aux silences lourds, qui réussissent malgré tout à garder une allure intacte.

Ce sont eux qui sourient sous la pression, qui répondent par des cœurs alors qu’ils s’écroulent en dedans, qui disent « ça va » avec une grâce presque convaincante. Longtemps, j’ai cru que c’était ça, la force : rester digne, avancer, tenir coûte que coûte.
Mais depuis peu, je me demande :

Et si la vraie force n’était pas de tenir debout… mais de savoir quand s’effondrer ?


Dans une société qui glorifie l’ambition, la performance et la froideur, il reste peu de place pour la tendresse. On nous apprend à porter la résilience comme on porte du Chanel : intemporelle, convenable en toutes circonstances. Mais on oublie de dire qu’elle finit par peser plus lourd qu’elle ne brille.

Alors une nuit, je me suis retrouvé seul, encore habillé de la journée, chaussures abandonnées près de la porte, à fixer le plafond comme s’il détenait des réponses. Tout ce que je ressentais, c’était l’épuisement. Pas celui que le sommeil efface. Celui qui s’installe dans les os. Celui qu’on attrape à force de jouer la force en boucle.

On nous intime d’être des hommes forts, des femmes fortes, des âmes fortes. Mais si être fort, c’était avoir le courage de dire : « Aujourd’hui, je ne vais pas bien » ?

Et si la véritable puissance ne se trouvait pas dans l’apparence… mais dans la permission ?

La permission de ressentir.
De s’arrêter.
De pleurer sans s’excuser.
D’expirer sans se justifier.

Cette nuit-là, j’ai cessé de prétendre. J’ai allumé une cigarette, laissé le silence s’asseoir à côté de moi, et je me suis offert le luxe de ressentir tout ce que j’avais mis de côté. Dans cette obscurité tranquille, vêtu de rien d’autre que de sincérité, j’ai découvert une évidence :

La douceur n’est pas une faiblesse.
C’est une manière de survivre.

Et peut-être que le geste le plus fort que l’on puisse faire…

c’est s’autoriser à être doux.




“All artworks belong to their respective artists. No copyright infringement intended.

Image Credits :

Artist, Erence Maluleke  / Unknown /"Dreaming by the Sea", ThingDesign / Artist, Maxime Rokus. - Via Pinterest

© The Column-2025

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