"Clean" et compliqué. (Version française)
Le clean est-il le nouveau compliqué ?
Parce que paraître sans effort… demande en réalité beaucoup d’efforts.
J’ai toujours pensé que la beauté n’était pas dans l’œil de celui qui regarde, mais dans la routine de celui qui est regardé.
Dernièrement, tout le monde que je croise — ou que je fais défiler — semble sortir tout droit d’une campagne Alo Yoga. Chignons tirés, peau lumineuse, bijoux dorés, et un matcha latte tenu comme un Birkin. L’esthétique Clean Girl a tout envahi, et si Instagram en est le reflet, le bien-être rime désormais avec minimalisme… et un abonnement Pilates à 200 dollars par mois.
Mais une question m’est venue un matin, entre un Americano glacé et un tableau Pinterest soigneusement organisé :
Être « clean », est-ce simplement une autre manière d’être parfaitement soigné, mais subtilement performatif ?
Il y a quelque chose de sacré dans les rituels — le sérum du matin, l’huile pour le corps qui sent la vanille et la retenue, le matcha au lait d’avoine qu’on prétend meilleur que le café. Ces femmes (et oui, les hommes aussi — le Clean Boy s’impose, et il porte une crème teintée) ne font pas que rayonner. Ils transforment leur vie en moodboard. Pas de miettes, pas de chaos, seulement du calme.
Mais je me demande : derrière l’ensemble Lululemon et les soins LED, que cache-t-on ? Le « clean » n’est-il qu’un camouflage ?
Ne nous méprenons pas — qui n’aime pas un moment de luxe discret ? Ce qui me fascine, ce n’est pas tant l’esthétique en elle-même, que notre obsession à paraître disciplinés sans effort. Nous ne cherchons plus à être glamour, ni même beaux. Nous cherchons à donner l’image de vies parfaitement maîtrisées. Le bien-être est devenu une forme de supériorité esthétique. Le self-care ressemble de plus en plus à de l’auto-curation.
Et pourtant, je comprends. La vie est chaotique. Le monde est assourdissant. Alors nous nous accrochons à des structures, nous organisons notre désordre en routines matinales et en cours de Peloton. Nous portons le beige comme une armure, et nous buvons des potions vertes comme si elles étaient des élixirs de contrôle. Parce que peut-être, au fond, être « clean » est notre seule façon de nous sentir purs dans un monde en désordre.
Alors j’ai siroté un matcha hors de prix, vérifié mon reflet, et je me suis demandé : est-ce vraiment moi ? Ou seulement l’image de ce que j’aimerais paraître ?
Le bien-être n’est pas toujours le bien-être.
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Unknown- Via Pinterest.
© The Column-2025
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